Dessiner en sociologue

Je dessine pour voir ce que je vois.

Alberto Giacometti

La passion de l’image m’a amenée à placer ses différentes formes au cœur de mes recherches en sociologie, d’abord pendant mon cursus d’architecture, puis pour mon terrain de DEA au cours du cursus « Espaces, sociétés et villes dans le Monde Arabe » de l’Université de Tours, et enfin mon doctorat de sociologie de l’urbain. Mes deux recherches les plus importantes (DEA et thèse dont vous retrouverez les références en bibliographie) portaient sur l’appropriation des espaces publics marocains par les franges les plus pauvres de la population de la métropole de Casablanca : consommateurs d’alcool et de divers produits psychotropes, femmes à la rue, vendeurs au sol…

Il ne s’agissait pas seulement d’illustrer mon texte mais d’explorer l’espace à travers les outils graphiques: investir un site, l’appréhender par la pratique du corps, le restituer graphiquement pour en (faire) prendre la mesure et le comprendre, remettre en contexte les pratiques des habitants, montrer leurs habitudes d’appropriation… L’intuition d’un lien à construire entre le terrain et moi a fini par porter ses fruits en constituant une méthode d’observation originale.

« Jeune femme assise, place Mohammed V, Casablanca » – encre Waterman – 2002
« Famille et commerce à la fontaine aux pigeons, place Mohammed V, Casablanca » – encre de Chine – 2002
« Remparts d’arbres au Parc de la Ligue Arabe de Casablanca » – mine de plomb et crayon de couleur – 2002
« Stade la Casablancaise dans le centre-ville de Casablanca » – aquarelle et mine de plomb – 2002
« Force de l’appropriation d’un espace public par des sans-abri au Jardin Nevada de Casablanca » – aquarelle, crayon de couleur et mine de plomb – 2002
« Écrire Allah avec ses doigts », étude anthropologique pour une thèse de doctorat – mine de plomb – 2015
« Équipement d’un vendeur de rue à la sauvette à Rabat » – encre Waterman et feutre – 2017